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Prise
de son ?
Vous
avez la parole...
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X-Y M-S ORTF (110°-17 cm) Jecklin A - BQuels micros choisir pour un "couple" ?Il est toujours intéressant de confronter les points de vue des utilisateurs de différentes techniques de prise de son,
surtout si ces derniers défendent leurs procédés en
comparant les résultats avec d'autres.
Je reste pourtant persuadé que c'est le système le plus simple, le plus proche de celui de nos deux oreilles humaines, qui reproduit parfaitement l'espace sonore dans lequel nous vivons avec le minimum de bruit de fond et de distorsion.Néanmoins, chaque expérience est intéressante quand elle a pour but d'essayer de reproduire la réalité et non de jeter de la poudre aux yeux des béotiens ou de faire admirer un grand déploiement de matériel. Si, de nos jours, certaines prises de son sont mauvaises, c'est peut-être parce que ceux qui les ont réalisées ont voulu trop bien faire. La simplicité et une écoute attentive - sans aucun autre appareil que les oreilles - permet de découvrir très vite le meilleur emplacement pour les micros dans le local où doivent se faire entendre les chanteurs, l'orchestre, la chorale
ou les instruments solistes.
On se rend compte très vite des focalisations, du taux de réverbération et de tous les phénomènes sonores
qui se produisent dans une salle ou dans une église.
Ce que viendra confirmer le premier essai d'enregistrement avec, si besoin est, une légère modification de la
place des transducteurs ou des intervenants.
Un vrai preneur de son est un artiste au même titre qu'un violoniste, un flûtiste ou un pianiste. De lui dépendra le plaisir que l'on éprouvera à écouter son enregistrement à condition que la reproduction soit digne de la prise de son. Mais ça, c'est une autre histoire.
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Photo C. Gendre*****
Proposé par un Internaute, ce sujet est intéressant dans la mesure où le choix du micro est primordial pour un enregistrement. Certains modèles sont plus difficiles à installer que d'autres, compte tenu des impératifs des différents "couples" : - couple ORTF : angle de 110° entre les axes de prise de son, capsules espacées de 17 cm dans le même plan horizontal. Il existe des fixations prévues spécialement.
- couple X - Y : angle de 90° entre les axes de prise de son, capsules placées l'une au-dessus de l'autre. Une barrette articulée suffira.
- couple M - S : micros superposés, l'un (cardioïde) orienté vers la source, l'autre (bi-directionnel, en "huit") avec les deux capsules orientées latéralement, à 90° de l'axe du premier. Il sera nécessaire de prévoir un support spécial (qui se trouve au catalogue de quelques firmes).
- couple A - B : micros omnidirectionnels espacés d'une certaine distance (à déterminer suivant le nombre des instrumentistes par exemple), placés parallèlement et orientés dans l'axe de la source. Deux pieds suffisent.
- disque "Jecklin" (du nom de son créateur suisse Jürg Jeckling de Bâle) : micros disposés de part et d'autre d'un disque plat vertical (plus ou moins absorbant) de 20 cm de diamètre. Les capsules doivent se trouver à 17 cm l'une de l'autre (en mesurant en ligne droite à travers le disque). Système breveté.
- sphère Schoeps KFM 6 de 20 cm de diamètre. Les micros omnidirectionnels, diamétralement opposés, sont placés à l'intérieur de la sphère. L'extrémité des capsules sort très légèrement à l'extérieur. Système breveté. Il faut acquérir la sphère équipée d'origine.
Depuis, une nouvelle "sphère Schoeps", destinée au son "surround ", a fait son apparition sous la référence KFM 360, à laquelle est associé un DSP sous la référence 4-KFM 360. L'angle de prise de son est de 120° au lieu de 90° pour la KFM 6 et deux microphones bi-directionnels (CCM 8 L) - alignés vers l'avant - sont placés sous les capteurs de pression. Les signaux numériques peuvent être retraités - comme dans le cas du système M-S - après l'enregistrement.Sphère Schoeps KFM 6
Photo Schoeps
- système CMXY-4V de Schoeps : système stéréophonique à deux micros miniaturisés, placés côte à côte, dont les capsules peuvent être orientées à l'aide de deux roues dentées solidaires des micros (type couple X - Y). On peut ainsi régler l'angle de prise de son sans déplacer l'axe principal. Il faut acquérir l'ensemble complet.
Système Schoeps CMXY-4V
Photo Schoeps
- système "Clara" de J.Hinrich Peters de Göttingen. Il s'agit d'une sorte de tête artificielle en plexiglass équipée de deux micros électrostatiques. Elle donne de très bons résultats pour une écoute au casque. Système breveté.
- têtes artificielles : toutes reproduisent la forme d'une tête humaine, en matière plastique plus ou moins absorbante. Les micros - obligatoirement de petit diamètre - sont fixés à l'intérieur avec les capsules à la place des oreilles. Ces systèmes sont brevetés.
Depuis le procédé des deux micros placés de part et d'autre d'un coussin, conçu par le célèbre preneur de son André Charlin dans les années soixante, l'esprit des preneurs de son a été particulièrement inventif. On trouve encore d'autres dispositions mais de l'avis des professionnels, on a maintenant tout expérimenté et les couples que l'on vient de citer sont les plus employés.
Pour les couples AB et MS, il est possible d'utiliser n'importe quel type de micro (en tenant compte de la directivité), y compris les modèles à grandes capsules et les micros à tube.
Pour les couples ORTF, XY, Jecklin, il est conseillé de choisir de préférence des micros tubulaires. Ils ne poseront aucun problème pour les fixer en respectant les écartements et angles voulus alors qu'avec des micros à grande membrane ou à tube, il est presque impossible de respecter l'angle et l'espacement entre les capsules. De plus, on s'éloigne du principe du couple qui veut s'identifier le plus possible aux oreilles humaines dont les tympans sont de petit diamètre.
Rappelons que les microphones à petite membrane ont en général une meilleure courbe de réponse dans le registre aigu alors que les grandes membranes reproduisent les fréquences graves avec un son plus "chaud". Mais ceci n'est qu'une théorie car les micros omnidirectionnels, même à petite membrane, descendent beaucoup plus dans le registre des fréquences graves que les cardioïdes, même si ces derniers ont une grande membrane. Les omnidirectionnels fonctionnent en effet en "pression" (voir les courbes de réponse).*****
Quelques précisions :
La firme Schoeps a récemment publié dans son catalogue n° 4 la représentation schématique des cinq couples les plus utilisés que l'on vient de décrire ci-dessus. Les différentes indications chiffrées concernant l'écartement des capsules et les angles à respecter pourront rendre service aux internautes passionnés par la prise de son. Il est naturellement possible d'expérimenter d'autres valeurs car toute innovation est permise. Mais dans ce cas, il sera prudent de contrôler immédiatement le résultat au casque ou sur une installation de référence car, en ce domaine, on risque d'avoir des surprises.
S : Seite (côté) |
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M : Mitte (milieu) Document : Dr-ing. Schoeps GmbH
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Angle Bêta : 90° Angle : 90° Angle Bêta : 110° | Angle Bêta : 20° Angle Bêta : 0 à 90°
Capsules en général superposées. Capsules espacées d = dépend de l'épaisseur de capsules espacées de 40
Distance entre les axes = 0 cm. de 17 cm. | la plaque de séparation. à 100 cm (et même plus).
Micros : à gradient de pression (de type cardioïde) Micros : capteurs de pression (omnidirectionnels)Remarques :
1 - Dans le cas du système X-Y, l'angle entre les axes des capsules peut varier entre 45° et 180°. Il faut le déterminer par expérience suivant la directivité des micros et l'angle d'ouverture correspondant au son à capter. En principe, c'est l'angle de 90° qui donne les meilleurs résultats mais l'effet spatial n'est pas très marqué. En revanche, l'image sonore des couples X-Y et M-S est bien définie.2 - Dans le cas du couple ORTF, l'espacement entre les capsules peut varier de 5 à 30 cm mais l'angle Bêta est en corrélation avec la distance choisie (de 0 à 180°). Là encore, les nombreuses expérimentations réalisées par les ingénieurs du son qui ont mis au point ce système donnent l'angle de 110° et un espacement de 17 cm pour les capsules comme les paramètres se rapprochant le plus de l'audition humaine. C'est le couple qui donne dans tous les cas un effet d'espace équilibré et une bonne localisation des instruments d'un orchestre. L'image sonore est propre et nette.
3 - Le système mis au point par Jürg Jeckling de Bâle procure un bon effet d'espace et une localisation des sources sonores correcte. L'utilisation de micros électrostatiques à caractéristique omnidirectionnelle permet une excellente reproduction des fréquences graves.
4 - Le procédé A - B, qui fut le premier employé pour les prises de son en stéréo, permet une très bonne spatialisation mais il est plus difficile de situer latéralement les différentes sources sonores. Les fréquences graves, en raison de l'utilisation de microphones omnidirectionnels, sont en général très bien restituées, surtout avec des microphones à grand diaphragme dont l'encombrement n'est plus un problème pour ce type de prise de son.
***** Quelle est la meilleure solution pour une prise de son stéréophonique ? Le couple ou la tête artificielle ?À cette question posée par un internaute, il n'est pas difficile de répondre car le problème a été souvent évoqué entre preneurs de son :
Quand on fait une comparaison entre un enregistrement réalisé avec un couple et le même effectué avec une tête artificielle, on se rend compte très vite qu'en écoute au casque, la tête artificielle permet d'obtenir une "vérité" étonnante avec une excellente définition. Pourtant, il faut faire une réserve : l'image sonore se trouve "dans" la tête de celui qui porte le casque et non en avant, devant ses yeux. Le même enregistrement, reproduit par des enceintes acoustiques, offre une meilleure répartition dans l'espace mais en revanche, les timbres sont parfois modifiés, atténués.
On pourra écouter les anciens enregistrements effectués dans les années soixante par André Charlin qui viennent d'être réédités en Compact-Disc (en particulier "Le bœuf sur le toit" de Darius Milhaud, enregistré au théâtre des Champs-élysées dès 1956, qui étonnera beaucoup de mélomanes en raison du parfait positionnement des différents pupitres et de l'ampleur de l'espace sonore). La comparaison entre l'écoute au casque et l'écoute avec des enceintes d'excellente qualité (testées avec d'autres enregistrements) sera intéressante et révélatrice.
Par contre, un couple (par exemple le couple ORTF 110°/17 cm) permet d'obtenir dans tous les cas une excellente définition, en respectant les timbres. Cette différence provient de l'effet de "filtrage" provoqué par la forme et la texture même de la tête, que ce soit un coussin comme le faisait André Charlin ou une tête artificielle comme celles de Neumann, AKG, Sennheiser, etc. bien que la matière ait été choisie pour se rapprocher le plus possible de la peau.La conclusion est facile à tirer : comme les enregistrements ne sont pas faits pour être uniquement écoutés à l'aide d'un casque, il est préférable dans tous les cas de choisir la solution du couple à moins qu'il ne s'agisse d'une démonstration ou d'une expérience particulière. La firme Sennheiser, dans les années quatre-vingts, avait proposé à ses clients un système de prise de son spécial. Le preneur de son plaçait sur ses oreilles deux petits microphones à électrets montés sur une sorte de stéthoscope.![]()
Tête artificielle AKG
Les microphones sont à l'intérieur, les capsules affleurant les
trous percés à chaque oreille (ici, on voit celui de l'oreille droite).
(Photo AKG)
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Système Sennheiser MKE 2002
(document Sennheiser)Le résultat de l'enregistrement - en écoute au casque - était étonnant, peut-être plus encore qu'avec une tête artificielle. C'était un véritable "clone" de la réalité. Mais le résultat avec des enceintes était moins satisfaisant et surtout, il ne fallait pas que le "preneur de son" tourne la tête, fasse le moindre bruit (déglutition, reniflements, respiration un peu élevée. Quant à la toux, je n'en parle pas... ). Il est en effet difficile de ne pas bouger pendant la prise de son d'une œuvre qui dure un quart d'heure ou plus !
Par la suite, Sennheiser a préféré réaliser une tête artificielle chargée de supporter les deux micros placés sur les oreilles.Les différents renseignements ci-dessus permettront aux internautes de se faire une opinion en effectuant quelques expériences.
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