C'est dans le département de l'Isère, entre Lyon et Chambéry, qu'ont eu lieu pour la première fois
les "Journées du Son".
Du 23 au 26 avril 2004, 119 participants parmi lesquels il faut citer Marie-France Calas, Conservateur général du Patrimoine au Ministère de la Culture et de la Communication, le professeur Rémy Pujol, directeur de l'INSERM 254, spécialiste des maladies de l'oreille,
ainsi que de nombreux passionnés travaillant depuis longtemps dans
le domaine de l'enregistrement sonore, de la lutte contre le bruit
ou de la mise en mémoire de tous les sons qui nous entourent, ces derniers représentant un patrimoine irremplaçable qu'il convient de conserver.
Des "États généraux" du SON sont convoqués cette année au même endroit, du 4 au 6 octobre 2006 (il est vrai que Vizille n'est pas loin) avec deux journées baptisées "Vivre les SONS" les 7 et 8 octobre 2006.
Vivre les Sons :
Quel beau titre pour des journées destinées à faire connaître le "Monde des Sons" ! Sons jamais entendus, appareils rarement vus, depuis les premiers phonographes à cylindre jusqu'au plus récent magnétophone,
le Cantar de la firme Aaton de Grenoble
(Canto, cantare : chanter en latin… !).
Magnétophone "Cantar" à 6 entrées mixables permettant d'utiliser trois couples de micros différents pour une prise de son afin de choisir ou de mélanger les résultats au moment de l'écoute et de l'édition... !
(Photo Aaton)Le chant, la musique, le théâtre sonore, les techniques d'enregistrement et de reproduction, la conservation des documents, les métiers du son et bien d'autres activités concernant ce Monde des Sons, étaient présents sur les différents sites des cinq communes concernées : Veyrins-Thuellin, Les Avenières, Saint-Sorlin-de-Morestel, Véronce-Curtin et Vignieu qui se trouvent dans le nord du département de l'Isère, le Pays des couleurs.
L'auteur du site pendant sa conférence sur
l'Histoire de l'Enregistrement sonore
(Photo Philippe Mouisset)La réussite fut complète. François Delextrat, Roger Morney, Alain Paillet, Serge Garcia et leurs collaborateurs, organisateurs de ce véritable Festival, peuvent être fiers et remerciés pour avoir osé attirer l'attention du Grand-Public sur les SONS
dans le cadre du projet de faisabilité d'un futur "Centre du Son".
Rien n'a cloché ? m'a-t-on demandé. Hélas, si… ! Le samedi 24 avril en fin d'après-midi, après quelques instants d'un profond silence, les cloches des cinq communes ont sonné à l'unisson
pour saluer la Libération du Son…!
C'était pour la bonne cause.
Graphophone de la fin des années 1800 permettant d'enregistrer la voix sur des cylindres en cire douce. Il était exposé dans la salle Roger Durand à Veyrins-Thuellin pendant les Journées du son.
(Collection Sylvie et Pierre - Photo C. Gendre)L'organisation était parfaite et le programme tellement chargé que les participants ont dû faire un choix, cornélien…, alors qu'ils auraient voulu tout voir, tout entendre, car chaque activité, chaque conférence ou présentation, était passionnante... !
Mais avant tout, il y eut pendant ces trois journées un climat très convivial qui a permis de créer des liens entre tous ceux qui s'intéressent au SON. Ils retrouvèrent ainsi des amis. Qu'il était loin le climat délétère que les images délivrent chaque jour sous nos yeux. Finis les meurtres et les exactions en tous genres que l'on se plaît à montrer et à re-montrer, ce qui incite d'autres à en commettre. Au cours de ces Journées, c'est la beauté de la vie qui s'est imposée. Beauté des sons, des chants, de la reproduction musicale, de la poésie, du théâtre avec la pièce "Deux fois rien" jouée par la compagnie Spirli-Deschamps, de la communication animale, comme celle des chauves-souris dont les ultrasons ont été révélés par Yves Tupinier ou encore beauté de la perfection sonore du haut-parleur à tweeter co-axial Phy-HP, fabriqué par Bernard Salabert. Et que dire de la quadriphonie d'Alain Paillet, de celle de Boris Jollivet du Jura qui a enregistré les craquements de la glace à la surface d'un lac gelé, du son du Cantar ou des documents rassemblés sur le CD de Marc Jacquin en provenance des phonothèques de différents pays afin de servir d'exemples pour le concours
"Phonurgia Nova" organisé à Arles en 2001?
Pièce à musique ancienne, à disque métallique Ariston.
(Collection Sylvie et Pierre - Photo C. Gendre)L'avenir…
Le futur "Centre du Son" est sur la bonne voie. Imaginé dès 1998 par Alain Paillet et Serge Garcia, soutenus par François Delextrat maire de Veyrins-Thuellin et Roger Morney maire-adjoint des Avenières ainsi que par les maires des autres communes associées, aidés par quelques amateurs d'enregistrement de haut-niveau, ce Centre du Son assurera la vulgarisation et la valorisation des connaissances dans le domaine des médias et des techniques sonores, accueillera chercheurs et spécialistes, industriels et professionnels, passionnés et grand-public…(cit.) comme l'a écrit François Delextrat dans la préface de la brochure distribuée au cours de ces journées de "faisabilité".
Le rêve est devenu réalité !
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Mais cette réalité a disparu le 22 juin 2010. Voici un extrait du dernier mail
Bonjour,
envoyé à tous ceux qui ont participé à ce projet :
L'association "Le centre du son" a cessé d'exister ce 22 juin 2010.
Le tribunal de grande instance de Bourgoin-Jallieu a décidé la liquidation judiciaire de l'association.
Comme il se doit, les liens téléphonique et Internet vont être interrompus. Le site sera fermé début juillet. Vous pouvez cependant utiliser l'adresse : contact@lecentreduson.com jusqu'au 19 juillet 2010.
Cette année 2010, nous n'avions aucune espérance en terme de subventions, et depuis l'automne 2008 celles-ci diminuaient progressivement. En début 2010, nous avons lancé un Réseau-partenaires pour financer l'association sur des abonnements et des soutiens privés. Mais, démarrée en mars, cette action n'a pas été probante dans le temps dévolu.
Si "Le Centre du son" n'existe plus, les idées développées par l'association et ses membres sont toujours d'actualité.
Ce fut donc une belle aventure. Je garderai longtemps le souvenir de l'accueil et de l'enthousiasme
des organisateurs, toujours à l'écoute des participants.
Sic transit gloria mundi
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Je viens d'apprendre avec tristesse le décès d'Alain Paillet qui fut, avec Serge Garcia, le créateur de ce Centre du Son. Il avait 52 ans et était grand-père de deux petits enfants. Il faisait de nombreuses prises de son à la demande pour permettre à ceux qu'il enregistrait de conserver sur CD les voix des
êtres chers ou les instants privilégiés de leur vie.
Il faudra garder de lui le souvenir d'un passionné des techniques sonores, toujours prêt à rendre service et à faire connaître son métier qu'il aimait. Nous ne l'oublierons pas.
C.G.
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© C.Gendre
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